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Du sport ou du cochon

Le sport entre les lignes et à l'ancienne

Klüft, Klüft, Klüft… Hourra !

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    Si les championnats du monde d'Osaka n'ont rien eu d'exceptionnel, il est au moins une athlète qui fait honneur à sa discipline.
Carolina Klüft, grande perche scandinave que l'on croirait sortie de la Nuit nordique de Paul Morand, est une championne "à l'ancienne", que Coubertin et les sportsmen du début du XXe siècle auraient sans doute apprécié, s'ils n'avaient baigné dans la mysoginie de leur temps. La triple championne du monde et désormais recordwoman d'Europe de l'heptathlon a quelque chose d'apaisant, comme ces lacs suédois où l'on part sous un pâle soleil faire des longueurs de crawl ou de canotage une fois avalé sa ration matinale de Krisproll's.

    À l'image des meilleurs, elle est efficace sur la piste avant de l'être dans les médias, ce qui désormais est loin d'être la règle. Elle a ses objectifs, s'y tient, mais ne se sent pas obligée de transformer chacune de ses interviews en séminaire de motivation. Pourtant, je ne suis pas particulièrement sensible au charme de ces plantes de fjörds, aussi sexy qu'une étagère Ikéa. Je ne suis pas Pierre Fulla, dont les émerveillements devant les nageuses synchronisées tenaient bien plus aux jetés de pattes des naïades qu'à leur habileté à mimer si artistiquement la noyade. Non, je suis juste heureux qu'il reste encore des champions, dont la principale qualité n'est pas d'avoir "la gueule plus large que le cul", selon une métaphore chère aux artilleurs du Grand Siècle…

    Vous l'imaginez, vous, la Grande Carolina, arguer après une contre performance la relèguant aux oubliettes du classement "qu'elle n'est pas à sa place" ? En sport, n'en déplaise à notre pauvre mais courageuse Christine Aron, on est toujours à sa place, conforme à la réalité du moment, c'est même ça qui fait la force de ce sympathique passe-temps. Que l'on soit royal aux entraînements, insomniaque avant les compétitions ou perméable au stress, la seule vérité est celle du terrain, un point c'est tout. Alors un conseil pour améliorer à l'avenir le bilan de l'équipe de France d'athlétisme : mesdames et messieurs les champions, passez un peu moins de temps à astiquer votre langue de bois et à vous répandre en déclarations ronflantes ou en excuses faciles dans les médias pour revenir aux fondamentaux. Faute de quoi, à force de claironner à longueur d'interviews, selon la formule en vogue, que vous "ne lâcherez rien" pour mieux vous planter ensuite, vous risquez fort de vous voir invités, poliment mais fermement, à nous "lâcher " la grappe.
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T
Pas mal non plus celui-là ! Cela me fait penser à une interview récente de Medhi Baala qui sans vergogne nous assurait qu'il savait "où mettre les pieds maintenant". Une petite introspection personnelle ne lui ferait pas trop de mal au regard de sa piètre performance...
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